Table ronde écologie et solidarité Pays d’Arles

Dans le cadre de la saisine des élus sur le sujet « comment construire un projet de territoire participatif sur le Pays d’Arles », et pour poursuivre le travail des engagé du groupe de travail « Pratiques de la solidarité » du Conseil de développement, une table ronde a été organisée par les membres très investis du groupe pour réfléchir à l’association entre écologie et solidarité sur le Pays d’Arles.

Cet événement, organisé durant le mois de l’ESS d’ACCM, a réuni les membres de plusieurs instances, associations et collectifs du Pays d’Arles afin de définir collectivement les enjeux d’une écologie solidaire sur le Pays d’Arles, et les réponses pouvant être apportées. Etaient présent des membres du Conseil de développement du Pays d’Arles, du Secours catholique, du Secours populaire, du Conseil des Sages Arles, des élus de la Ville d’Arles, de la Régie de quartiers REGARDS Arles, de Convivencia, des Incroyables Comestibles, de Pays d’Arles en Transition et du CEMEA.

Cet atelier qui s’est tenu le 26/11/19 a réuni 18 participants, et s’est déroulé en deux temps :

1^er temps : débattre collectivement de la relation entre écologie et solidarité

Avec une question commune : « Aujourd’hui, est-il pertinent de connecter transition écologique et solidarité ? »

Les réponses ont été positives, tout en mesurant la charge de travail et de difficultés que cela représente. Ont été notamment exprimés :

Une idée que la justice environnementale passe actuellement par une meilleure justice sociale. Les différents actes posés par les territoires prennent rarement en compte cette idée de justice sociale et environnementale : par exemple, les différents labels de de qualité de l’air Crit’air mises en place sur certains territoires favorisent le déplacement des propriétaires de véhicules récents à faible émission, et pénalisent la libre circulation des personnes propriétaires de véhicules anciens, plus polluants, qui n’ont pas les moyens financiers d’acheter de nouveau véhicule. Une meilleure prise en compte de ce public et des questions de pollutions pourrait donc passer par le développement de transports en commun gratuits, le déploiement de parking relais aux abords des villes etc.

Un enjeu primordial est celui de la solidarité générationnelle : collecter les savoirs-faire des anciens pour les transmettre aux plus jeunes, leur donner les clés pour réduire leur consommation, recycler et réparer leurs objets, s’auto-alimenter afin qu’ils soient plus résilients, se projeter et imaginer le monde de demain pour les générations à venir est la première des actions à réfléchir pour les participants. Il s’agit donc de revaloriser des savoirs ancestraux ou traditionnels, des compétences qui se perdent pour une plus grand autonomie des personnes, et d’éviter les politiques court-termistes.

L’écologie est en première définition la place de l’homme dans son environnement (végétal, minéral, animal). Donc l’écologie doit être nécessairement solidaire, puisqu’elle doit reposer sur des relations de coopération, d’entraide, d’interdépendance entre les hommes et avec l’environnement.

Cette transition écologique et solidaire doit être adaptée et déclinée localement. Les politiques qui seront conduites dans ce cadre doivent permettre de créer du lien entre les habitants (via des ateliers, des cafés débats, etc) en prenant en compte l’origine sociale des habitants du Pays d’Arles et l’identité de chaque territoire, de la « cage d’escalier » au quartier, de la commune au Pays.

Les grands enjeux actuels d’une écologie solidaire selon les participants sont les suivants : la mobilité, le logement, la visibilité et la prise en compte de tous les habitants (quelle que soit leur origine sociale) dans les politiques publiques, la fracture numérique, la transmission.

2^nd temps : ateliers

Trois questions ont été posées en atelier :

Par quelles pratiques permettre à l’ensemble des citoyens d’être acteurs et responsables en matière de transition écologique sur la Pays d’Arles ?
Comment créer un environnement beau et sain pour tous les quartiers ?
A l’heure actuelle sur le Pays d’Arles, peut-on amorcer le virage de la transition écologique sans laisser d’habitants sur le côté ? Si oui, comment ? Si non, que manque-t-il ?

Les réponses des participants ont été notées puis classées par les participants. Elles sont retranscrites ici dans leur totalité. Les trois premières propositions (en italique) sont celles qui ont remporté le plus d’adhésion par le groupe.

1) Par quelles pratiques permettre à l’ensemble des citoyens d’être acteurs et responsables en matière de transition écologique sur le Pays d’Arles ?

Piétonniser les centres-villes et favoriser l’utilisation du vélo avec des transports gratuits sur le Pays d’Arles.

Au niveau des communes ou des intercommunalités, il pourrait être intéressant de développer des groupes de travail et de remontée d’expérience autour du thème de « la nature dans la ville », formés de citoyens, de techniciens et d’experts, pour développer la nature en ville et mobiliser les habitants.

Développer des espaces d’apprentissage et de pratique du jardinage pour tous (notamment via des jardins partagés), pour que chacun expérimente individuellement et collectivement les problématiques environnementales, dans son environnement proche. Ces espaces pourront devenir des lieux d’écoute, de discussion, de reconnaissance de compétences extra-scolaires et extra-professionnelles permettant aux individus de se réaliser autrement

En plus des cours d’éducation au développement durable, développés de la maternelle au baccalauréat, proposer des applications concrètes avec des cours de jardinage par exemple.

Développer l’économie circulaire du tri sélectif localement, par exemple en généralisant les ressourceries de proximité, afin que les consommateurs n’aient plus l’impression qu’un déchet « disparaît » une fois qu’il a été jeté.

Améliorer la communication du message sur la transition écologique dans le fond et dans la forme. Cela doit passer par une simplification du message, qui doit être véhiculé localement et selon des termes compris et appropriés de tous. Toujours dans une volonté de consolider les liens entre personnes, des réunions publiques pourraient être organisées à l’échelle des quartiers ou des petites communes sur des thèmes précis, avec une application concrète (par exemple autour de l’échange de savoir-faire)

2) Comment créer un environnement beau et sain pour tous les quartiers ?

Animer des groupes de travail avec les habitants, les associations et les régies des quartiers reposant sur l’écoute et la co-construction des solutions adaptées au quartier, en faisant intervenir des experts.

Améliorer la communication du message sur la transition écologique dans le fond et dans la forme. Cela doit passer par une simplification du message, qui doit être véhiculé localement et selon des termes compris et appropriés de tous. Toujours dans une volonté de consolider les liens entre personnes, des réunions publiques pourraient être organisées à l’échelle des quartiers ou des petites communes sur des thèmes précis, avec une application concrète (par exemple autour de l’échange de savoir-faire)

Développer le photovoltaïque dans les logements sociaux pour alimenter en eau chaude et réduire les charges.

Créer des aménagements urbains adaptés au changement climatique

Densifier le nombre de poubelles et installer des poubelles sélectives dont des poubelles à mégots. Développer des ambassadeurs du tri (qui peuvent être des associatifs via une convention) et imaginer des modalités de recyclage des déchets spécifiques (par exemple les mégots).

Repenser la place de la poubelle avec les habitants : poubelles customisées, poubelles cachées, etc.

Généraliser les jardins participatifs sur chaque commune et sur chaque quartier

Installer des ombrières végétales

Densifier les pistes cyclables et connecter les pistes entre elles

Planter des arbres et développer les jardins publics (tables de pique-nique, bancs etc)

3) A l’heure actuelle sur le Pays d’Arles, peut-on amorcer le virage de la transition écologique sans laisser d’habitants sur le côté ? Si oui, comment ? Si non, que manque-t-il ?

Non, les conditions ne sont pas remplies. On manque particulièrement d’animateurs, d’éducateurs de rue, de travailleurs sociaux, tous ces corps de métier qui travaillent en lien et sur le lien pour agréger les différents publics vers un horizon commun de transition écologique.

Il faudrait organiser des « journées de la transition » en proximité des habitants (à l’échelle des quartiers, des petites communes)

Non, il faudrait sensibiliser au tri des déchets (par exemple avec des visites scolaires des centres de tri, etc)

Non, Il faudrait développer des assises de structures associatives, d’entreprises, autour de l’économie sociale et solidaire, l’éducation, la transition écologique et la culture.

Non, il faudrait qu’il y ait une volonté politique affirmée et partagée sur le territoire.

Il faudrait lancer des temps de concertation avec les habitants de tous horizons (tirage au sort ?) pour trouver des solutions de proximité (sur la gestion des déchets, sur l’aménagement urbain…)

Il faut axer le travail social sur le cumul des difficultés sociales (isolement, pauvreté…) présent sur le territoire.

Non, il faudrait redynamiser la culture de quartier.

En Conclusion :

Pour de nombreux participants, le principal levier d’une écologie solidaire se trouve dans le local et la proximité. Si le besoin d’une politique publique cohérente et partagée sur le Pays d’Arles en faveur d’une transition écologique solidaire a été affirmé, cette politique ne pourra pleinement se réaliser que si elle donne les moyens d’une appropriation locale de ses enjeux et de ses missions.

Les territoires de proximité (quartiers, petites communes) sont ceux qui font sens pour les habitants. Dans ces quartiers et communes, les associations et collectifs citoyens sont un relais important et à conforter, en les associant à la construction des solutions locales. En ce sens, la transition écologique et solidaire doit aussi être démocratique.

Enfin, la résilience des habitants peut être améliorée par le développement d’une transmission de compétences et de savoir-faire, qui se perdent aujourd’hui : la cuisine de saison et de terroir, le jardinage, la couture, le réemploi… toutes ces compétences de nos aînés d’ici ou d’ailleurs sont autant de moyens de faire de l’écologie « économique ». Une réflexion sur cet aspect de la transmission pourrait être mise à l’honneur.

Le Conseil de développement remercie chaleureusement l’ensemble des acteurs qui ont pu se mobiliser pour participer à cette réflexion collective et ACCM pour avoir inscrit cet événement au programme du mois de l’ESS.

1^er temps : débattre collectivement de la relation entre écologie et solidarité

2^nd temps : ateliers

1) Par quelles pratiques permettre à l’ensemble des citoyens d’être acteurs et responsables en matière de transition écologique sur le Pays d’Arles ?

2) Comment créer un environnement beau et sain pour tous les quartiers ?

3) A l’heure actuelle sur le Pays d’Arles, peut-on amorcer le virage de la transition écologique sans laisser d’habitants sur le côté ? Si oui, comment ? Si non, que manque-t-il ?

En Conclusion :

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Table ronde écologie et solidarité Pays d’Arles

1er temps : débattre collectivement de la relation entre écologie et solidarité

2nd temps : ateliers

1) Par quelles pratiques permettre à l’ensemble des citoyens d’être acteurs et responsables en matière de transition écologique sur le Pays d’Arles ?

2) Comment créer un environnement beau et sain pour tous les quartiers ?

3) A l’heure actuelle sur le Pays d’Arles, peut-on amorcer le virage de la transition écologique sans laisser d’habitants sur le côté ? Si oui, comment ? Si non, que manque-t-il ?

En Conclusion :

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2^nd temps : ateliers